• Louise en bateau

     Louise raconte: Nous arrivons en voiture à Kompong Khleang. Nous descendons. Des enfants se précipitent sur nous et nous entourent. Cela doit leur paraître étrange, une khmère avec une grande dame blanche. Moi je me dis:"Ils n'ont peut être jamais vu ça!". Nous descendons au bord de l'eau pour prendre notre bateau, suivis par quelques curieux. Nous montons, nous voila à bord, Maman, notre guide et moi. Maman me dit:"Tiens toi bien!" " oui!". Il y a des chaises sur le bateau. Je regarde le paysage. Je vois des maisons en bois sur des hauts pilotis. Certaines ont des couleurs gaies, bleu ciel, jaune vif. Je vois de grands bâtons plantés au beau milieu de l'eau, avec des rubans de couleur accrochés à leur extrémité. Le guide nous explique que ces bâtons sont comme des lieux sacrés des génies des eaux et on vient leur apporter des offrandes dans des assiettes qui flottent. Je trouve que les Cambodgiens sont très croyants, on a même vu une pagode sur pilotis! Dans les maisons-bateaux, il y a des gens qui dorment dans des hamacs, d'autres qui nous font des signes. J'ai vu un bateau-magasin avec une marchande qui vendait des bananes et d'autres provisions. Nous avançons jusqu'au lac, le bateau remue beaucoup parce qu'il y a des fortes vagues. Je crois que la vie des habitants de ce village est très dure. Les maisons paraissent fragiles. Leur seul métier c'est la pêche et c'est très difficile. J'ai vu des enfants qui avaient l'air de s'ennuyer et d'autres qui rigolaient. Ça m'a rendue triste de voir des gens pauvres sourire en cachant leur malheur. Mais il y en a qui sont heureux de vivre là, près de l'eau. Parce que c'est calme, paisible et qu'il n'y a pas de pollution.


    Louise en bateau
    "Là où il y a de l'eau, il y a des poissons" (dicton khmer)
    Le Tonlé Sap, qui signifie en khmer "grande rivière d'eau douce" est le plus grand lac d'eau douce d'Asie du Sud-est. Ce lac est unique au monde: sa particularité est qu'il grandit et rétrécit au fil des saisons. Pourquoi? Tout d'abord le lac est relié au Mékong par le fleuve Tonlé Sap, qui le rejoint à Phnom Penh.
    Chaque année en juin, lorsque la saison des pluies débute et que le Mékong se gonfle de la fonte des neiges de l'Himalaya, le niveau de l'eau du Mékong augmente plus rapidement que celui du fleuve Tonlé Sap. Le courant de celui-ci s'inverse et le fleuve va décharger le surplus reçu du Mékong dans le Grand Lac. De ce fait, la taille du Lac est multipliée par quatre ! En novembre, lorsque les pluies diminuent, le fleuve Tonlé Sap s'inverse à nouveau et redevient le seul dévidoir du Lac, qui se vide progressivement.
    Ce phénomène unique donne naissance à une faune et une flore exceptionnelles.
    Le Tonlé Sap abrite les eaux douces les plus poissonneuses au monde (plus de 200 espèces différentes) et les plaines inondées offrent des richesses agricoles. La région est aussi le dernier refuge en Asie du Sud-Est pour de nombreux oiseaux d’eau douce menacés.
    Mais entre le déboisement des forêts inondées et la pollution des eaux par les ordures, les pesticides et les engrais, le lac est en grand danger.
    Si l'importance du lac est si grande, c'est que près de trois millions de personnes, soit plus d'un quart de la population totale du Cambodge, vivent sur le Lac et dans ses plaines inondées.
    Nous allons approcher le Lac plusieurs fois au cours de notre voyage. Cette première promenade sur ses rives nous donne quelques rapides images de cet habitat si particulier à fleur d'eau. Louise a saisi la rudesse de ces vies, perceptible derrière les sourires et les grands signes joyeux que nous ne manquons pas de croiser.
    Les maisons sur pilotis, faites en feuilles de palmiers ou en bois, sont très fréquentes.

    Louise en bateau

    Les maisons flottantes sont faites de bambou, souvent attachées ensemble mais déplacées au fil des saisons.

    Louise en bateau

    Les maisons-bateaux sont généralement habitées par les pêcheurs les plus pauvres.
    Belle ballade. Nous restons spectateurs certes, mais cette distance est le moyen de donner "à voir" à Louise, le plus en douceur possible. Elle, nous, aurons le temps plus tard, que ce soit dans ce voyage ou un autre d'aborder la rencontre avec le Cambodge plus directement.
     
           

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