• A l'école de la soie

     

    A l'école de la soie

    Une pause dans notre périple de temple en temple: cet après-midi nous partons à Puork, à une quinzaine de kilomètres de Siem Reap visiter une ferme-école de vers à soie. Promenade en tuk-tuk sous un ciel chargé de nuages bien noirs, éviterons-nous un nouvel orage de mousson?


    Les Chantiers-Écoles de formation professionnelle des"Artisans d'Angkor"ont été fondés pour aider des jeunes cambodgiens de milieux défavorisés, vivant pour la plupart en zone rurale à redécouvrir des techniques artisanales traditionnelles et leur offrir une formation professionnelle.
    Mais je laisse la parole à Louise...


    Louise raconte:
    Je jubile : aujourd'hui je visite une école qui apprend à tisser la soie. Nous avons un guide spécial qui nous aidera au fil de la visite. Il y a d'autres visiteurs.
    On nous explique la première étape: les vers. Ils mangent sans arrêt des feuilles de mûrier pendant un mois et puis ils arrêtent de manger.
    Ensuite, avec leur bave ils font un fil très fin qui s'enroule autour d'eux: le cocon.


























    2ème étape: les cocons sont mis dans de l'eau bouillante, puis une dame prend le bout du fil, fait un nœud, tourne la roue en bois. Le cocon, c'est comme une bobine de fil !Ce fil sera très long . C'est avec ce fil que sera fait le tissu.












    3ème étape: la couleur est faite à partir d'éléments naturels comme des écorces d'arbre.














    4ème étape: le tissage. La façon de tisser est différente si on veut faire un motif ou pas. La tisseuse utilise des navettes , sortes de bâtonnets où on a glissé un fil. On fait glisser la navette dans le métier à tisser. A la fin c'est magnifique.
    Cette école a été fondée pour aider des jeunes des villages pauvres à avoir un métier et je trouve que c'est une très belle action.







    Étonnante, la vie d'un ver à soie, et triste fin précoce .... Manger non stop pendant un mois, s'arrêter net et sécréter avec la même ardeur pendant trois jours un fil d'une longueur extravagante (jusque un kilomètre en un seul cocon!). Non moins étonnante est la découverte de l'exploitation qui pouvait en être faite et la beauté du résultat.
    Le tissage de la soie est une tradition introduite au Cambodge au 13° siècle, et ce sont les femmes qui dans les villages tissaient pendant la saison sèche, lorsque elles ne travaillaient pas dans les rizières. La transmission des savoirs-faire a été mise à mal par les événements des années de guerre et du régime des khmers rouges et des initiatives comme cette ferme-école tentent à la fois de les faire revivre et de proposer des formations professionnelles.
    Nous terminons la visite par la boutique. Des productions magnifiques, écharpes, sacs, pochettes, robes, couleurs chaudes et motifs chatoyants, tout fait envie...

    Retour vers Siem Reap, sous un ciel qui n'en finit pas de se charger de noir. Des rafales violentes à l'entrée de la ville soulèvent une poussière aveuglante dont nous profitons largement... Juste le temps de sauter du tuk-tuk devant l'hôtel et l'orage éclate enfin.
    L'averse est heureusement assez brève et nous repartons bientôt en vadrouille, direction le vieux marché. Nous en arpentons les allées surchauffées en marchandant quelques achats. Louise se fait beaucoup interpeller et ses "no speak khmer" deviennent ritournelle.
    Fin de journée devant un thali dans un restaurant indien, petit coin de Kerala inattendu au cœur de Siem Reap.
    Demain sera la dernière journée à Angkor. Le programme est à nouveau bien chargé mais nous avons bien l'intention d'en profiter au maximum. Louise dit déjà qu'elle n'a pas envie de quitter Angkor... moi non plus.


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