• Ce matin, départ pour Kratie. La nuit a été longue et chaude, climatisation inefficace et aucun autre moyen de ventilation. Louise a dormi comme un ange, elle semble reposée et joyeuse, prête pour de nouvelles aventures. Après un rapide petit déjeuner, nous reprenons la route et le film commencé hier reprend. J'engrange tout ce que mes yeux perçoivent avec une gourmandise sans frein, et la sensibilité extrême de ces perceptions vierges me rend vorace. Toits de palmes ou de tôle, rizières détrempées où paressent des buffles, paillotes de bord de route où on attend le client dans le balancement d'un hamac, lotus et nénuphars piquant les mares de taches colorées, pagodes annoncées par des portiques aux couleurs sucrées, enfants menant les vaches , la vie grouille au bord de la route. Louise alterne des moments d'observation et des moments de dessin, les cocotiers semblent l'inspirer particulièrement.


    KratiePremière escale: la terre rouge de Chup et sa plantation d'hévéas. La plantation de Chup a été créée en 1922 par des français et fut la plus grande plantation de caoutchouc du monde. Après avoir souffert des guerres et du régime des Khmers rouges, sans pour autant interrompre totalement sa production, elle est désormais la propriété du gouvernement cambodgien et a repris une activité intensive de production de latex .
     Étrange de voir ces alignements de troncs formant un immense damier si bien ordonné. Le latex précieusement recueilli est exploité dans une usine reconstruite dans les années 80, que nous visitons ensuite. Je saisis les principes généraux du traitement puis du conditionnement du latex, depuis sa "coagulation" dans des bassins jusqu'aux gros pains compressés prêts à être chargés.

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    Avant d'arriver à Kratie - la route est longue - nous nous arrêtons casser la graine (de riz bien sûr) dans un "routier" à l'entrée de Snoul. Sovanna nous guide parmi les marmites, je me lance pour une soupe de poisson. Louise veut goûter des petits poissons frits, mais sa curiosité ne se révèle que visuelle... quand vient le moment de les goûter, son enthousiasme décroît singulièrement. Heureusement, le riz n'est jamais bien loin et lui assure un semblant de repas.


    Nous arrivons à Kratie sous des trombes d'eau... la mousson nous réserve un accueil un peu exagéré!
    Le Mekong est là, majestueux, juste devant nous et je savoure à l'avance le coucher de soleil que l'immense terrasse de l'hotel nous permettra de contempler ce soir.
    Nous profitons de l'après-midi pour rôder sur la promenade le long du fleuve, puis pour arpenter les allées détrempées du marché. Louise continue d'attirer les regards et les questions, il est sûr que nous ne passons pas inaperçues, toutes les deux... Nous croisons un vieux monsieur qui, après s'être adressé d'abord en khmer à Louise, bifurque vers le français - qu'il parle très bien - Louise est ravie de pouvoir enfin un peu papoter et raconte son histoire avec beaucoup de clarté et de naturel. Nous continuons percevoir beaucoup de bienveillance dans les échanges que nous pouvons avoir. Il est dommage que la barrière de la langue les limite autant...
    Kratie semble une petite ville assez paisible, j'aurais aimé pouvoir m'y poser un peu plus longtemps.
    Le coucher de soleil tant attendu se révèle un ratage complet.... la pluie a repris de plus belle en fin d'après midi et ne semble pas décidée à cesser. Du soleil, il n'y en a plus trace... Déception, nous ne pourrons même pas sortir pour le dîner et devons rester manger à l'hôtel. Je croise les doigts pour que la pluie cesse au cours de la nuit car demain matin, nous allons voguer sur le fleuve...

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