• Des racines et des visages

     

    Des racines et des visages


    Les racines: Ta Prohm.

    Et oui nous sommes toujours le vendredi 17 juillet 2009 et, après une courte pause déjeuner sous la fraîcheur d'un ventilateur, nous repartons pour deux découvertes aussi différentes qu'exceptionnelles. Peut être nos deux plus grands coups de cœur.
    Le Ta Prohm, l'"ancêtre Brahma", a été délibérément laissé dans son état de ruine, abandonné en apparence à la jungle , et donne ainsi une idée de ce que les premiers explorateurs ont trouvé sur les sites découverts à Angkor. Le temple est aujourd'hui protégé de l'envahissement de la végétation mais conserve ces arbres démesurés qui étreignent les pierres de leurs racines. L'atmosphère du lieu est magique et le spectacle de la puissance végétale saisissant. Les tours et les murs croulants ne tiennent que par cette emprise de la nature.
    Je suis impatiente d'entrer dans le temple mais la pluie, qui s'était absentée au début de la journée, refait une apparition assez violente, nous obligeant à attendre, abrités sous l'auvent d'une boutique, devant la porte est du sanctuaire. Louise essaie de trouver puis de négocier l'achat d'un parapluie!
    Lorsque nous décidons de braver la fin de l'averse, nous découvrons un lieu assombri par le ciel d'orage, où petit à petit la lumière réapparait à travers le feuillage dense pour faire miroiter les rencontres de la pierre et des arbres.

    Des racines et des visages


    Les fromagers géants et les ficus naissent dans des fissures, quelque part dans la structure des ruines et s'accrochent en tendant leurs racines vers le sol. Elles cheminent entre les pierres, et finissent par les écarter. L'arbre finit par devenir le support des pierres. Sans lui, la ruine s'écroule.

    Des racines et des visages


    Les racines sont des sculptures végétales dans lesquelles on peut voir ici un serpent, là un crocodile. L'or des fromagers se réchauffe au soleil revenu. De l'ancien temple-monastère il ne reste que des ruines et la beauté des arbres fait concurrence à celle des vieux murs, des frontons et des Devatas sculptées.


    Des racines et des visages


    Des racines et des visages

    Nous suivons docilement notre guide, l'orientation est difficile dans ce dédale de pierres et d'arbres. Il connaît bien sûr les lieux dans leurs moindres recoins et sait toujours très précisément ce qu'il faut voir, et même comment le voir. C'est très plaisant de se laisser guider ainsi!

    Comme un indice du jeu de piste que nous suivons, une tour à visages nous attend à la sortie ouest du temple...

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    Les visages: le Bayon
    Louise raconte: Je suis vraiment heureuse de visiter le Bayon, Maman aussi. Ce temple est un des beaux d'Angkor Thom avec ses tours à visages et ses fresques. Chaque fois qu'il y a un autel, je m'arrête pour prier et faire brûler des bâtons d'encens. Je regarde les têtes, si belles. Maman prend des photos et moi j'admire le temple. Je trouve que les visages ont des sourires très beaux. Elles sourient parce qu'elles voient le Cambodge, là où elles sont nées! Nous arrivons aux fresques. La plupart représentent la guerre des Khmers contre les Chams. Nous sortons. le chauffeur nous attend. Nous rentrons à l'hôtel.


    "Le Bayon avec le sourire paisible des ses tours vous emprisonne et son charme vous pénètre, sans qu'il soit possible, ensuite de s'en dégager."
    George Groslier, A l'ombre d'Angkor, 1916


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    Des racines et des visages

    Je rêve déjà de retourner un jour me poser au milieu de ces visages de pierre et de me laisser baigner dans leurs sourires...

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