• De Phnom Penh à Kompong Cham

     

    De Phnom Penh à Kompong Cham




    Réveil à 6h30, pour un départ prévu une heure plus tard. La mise en route de Louise est un peu laborieuse et il est presque 8 heures lorsque nous quittons l'hôtel. Nous démarrons notre itinérance, bagages à peine ouverts et déjà refermés.
    Les rues de la ville fourmillent et la circulation est dense. Motos, vélos, scooters, voitures, chariots, tuk-tuks, piétons squattant un morceau de chaussée , tous se croisent et se recroisent en un savant canevas de trajectoires, et à grand renfort de klaxon. Que ce jour soit un dimanche ne semble pas ralentir l'activité et je constate vite que le nombre de voitures est sans commune mesure avec ce que j'avais connu il y a neuf ans.
    La sortie de Phom Penh se fait au ralenti. Passé le pont japonais, l'autre rive du Tonlé Sap réserve autant d'agitation: là se trouvent les points de départ des camions-taxis à destination du nord du pays, sur lesquels des grappes humaines semblent accrochées comme par miracle, les taxis ne démarrant que lorsqu'ils ont fait le plein de passagers . (nous doublerons un camion sur lequel un homme dormait, au milieu de beaucoup d'autres passagers, dans une position qui défiait les lois de l'équilibre; il dormait, et ne se tenait nulle part!)

    De Phnom Penh à Kompong ChamDans notre voiture aussi une vague de sommeil a happé Louise pendant la première partie du trajet, le décalage horaire l'a rattrapée. De mon côté, je me remplis les yeux, en regardant défiler un film dont je ne veux pas perdre une seule image. Quand nous quittons enfin la ville et ses faubourgs, la campagne reprend aussitôt le dessus. Je n'ai encore jamais quitté Phnom Penh, la ville est la seule image du Cambodge que je possède, et je suis surprise par la familiarité de ce que je découvre: je retrouve mille et une images du Kerala, la luxuriance de la végétation, l'anarchie apparente de la circulation, les échoppes de bord de route, la moiteur tropicale... bien sûr il y a les maisons sur pilotis, les pagodes aux toits dorés surgissant au détour d'un virage, nous sommes bien au Cambodge.
    Direction nord-est, Kompong Cham. Nous empruntons un des axes principaux du pays, la route est bonne et les kilomètres défilent. Je ne lâche pas le film, ne me lasse pas de regarder. La communication avec Sovanna, notre chauffeur, est très réduite. Essayer de se comprendre mutuellement est assez périlleux, mais plutôt amusant...
    Nous approchons de notre destination et un premier arrêt nous mène au Phnom Srei, pour une première visite (en fait une approximation dans la localisation du site qui sera rectifié par une visite complémentaire dans l'après-midi). Phnom Srei, la "femme-montagne", et Phnom Kros, l"homme-montagne", deux collines face à face, héroïnes de légendes dans lesquelles les femmes ayant défié les hommes ont gagné grâce à leur intelligence... elles ont réussi à élever une colline beaucoup plus haute!
    Les deux collines ont beaucoup souffert des guerres et n'offrent plus que le seul intérêt d'un beau point de vue sur la campagne autour de Kompong Cham. Nous visitons rapidement ce matin la partie "basse "du site.
    Nous nous rendons ensuite , aux portes de la ville, au Wat Nokor, un sanctuaire bouddhiste mahayana du 11e siècle. L'ancien sanctuaire lui-même se trouve au centre d'une pagode très De Phnom Penh à Kompong Chamcolorée,ce qui donne au mélange une impression assez kitsch. La partie originale du sanctuaire présente de beaux frontons et bas-reliefs et il se dégage de ces vieilles pierres un avant-goût de ce que nous trouverons à Angkor dans quelques jours. Il fait chaud, très chaud. Le lieu se prête à la flânerie mais la chaleur me fait presser le pas. Nous rentrons dans la pagode et je donne quelques riels à Louise pour qu'elle les offre aux moines présents. Elle se fend de mille et une salutations et commence à entonner "tchôm rirb sour", ce bonjour qu'elle est décidée à offrir à tous ceux qu'elle rencontre. Elle reçoit en retour de grands discours en khmer qui la laissent... sans voix, mais toujours souriante!
    On l'interpelle beaucoup et elle ne peut résister aux appels... autant dire qu'elle va continuer longtemps à entonner "tchôm rirb sour" et "ökone" (merci).
    Nous arrivons à l'hôtel et filons aussitôt déjeuner. Le Mekong Hotel n'offre pas grand chose d'accueillant, ni les murs, ni le staff, il y a un je ne sais quoi de soviétique dans ce bâtiment sur-dimensionné.
    La pluie va un peu perturber l'après-midi. Nous parvenons néanmoins à retourner au Phnom Srei et à faire l'ascension de la colline entre deux averses. Beaucoup d'escaliers et quelques litres de sueur plus loin, nous sommes récompensées par un point de vue vraiment splendide sur la campagne environnante. Nous croisons un groupe de bonzes en goguette, en pleine tournée des sanctuaires.
    Nous parcourons ensuite rapidement le Phnom Pros, mais le ciel est noir d'orage et bientôt la pluie abrège la visite.
    De retour à l'hôtel, nous nous trouvons contraintes de rester derrière la fenêtre à regarder les trombes d'eau se déverser dans le Mekong. Impossible de profiter de cette fin d'après-midi pour aller arpenter sans but précis les rues de la ville. Nous ne réussirons qu'à sortir dîner, et il pleut toujours...la mousson semble bien vaillante!

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    Louise dit: J'ai trouvé la légende de la femme-montagne et de l'homme-montagne très belle, parce que cela montre que les femmes sont aussi fortes et aussi intelligentes que les hommes. Quand on est descendues, Maman et moi, on a croisé des moines. Ils sont tellement beaux avec leurs habits orange!!! Après la colline des femmes nous sommes allées à la colline des hommes. Là, nous avons vu un magnifique Bouddha couché tout doré. J'ai trouvé cela tellement beau!
    En haut d'un toit de la pagode, Maman a vu une reproduction d'une tête de Bouddha (comme au Bayon). J'ai beaucoup aimé cette visite.

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